C'est l'anarchie totale au boulevard Al Massira à Essaouira. La plupart des commerçants s'arrogent, depuis plusieurs années, le droit d'interdire aux citoyens de garer leurs voitures devant leurs échoppes. Il y en a ceux qui mettent des chaises, des échafaudages, des boîtes, et même des tables pour mettre les automobilistes devant le fait accompli sans en avoir le moindre droit. Les scènes d'accrochages se multiplient sans qu'autorités locales ou élues prennent les dispositions requises pour désamorcer les tensions et ainsi imposer le respect de la loi aux commerçants qui s'approprient chaussées et trottoirs en toute impunité.
«Comme vous pouvez le remarquer, ce commerçant s'arroge le droit d'interdire le stationnement aux citoyens en posant des chaises sur plusieurs mètres. Pire encore, il réagit d'une manière agressive aux réclamations des automobilistes comme s'il s'agissait de sa propriété privée!», s'indigne un citoyen.
Ils passent tous par là, cadres et agents de l'autorité locale, édiles, fonctionnaires municipaux et forces de l'ordre. Ils constatent cette situation anarchique et abusive sans lever le petit doigt pour rétablir l'ordre.
«Ce n'est pas à nous de protéger l'espace public contre pareils actes et dérives. Où sont passés les services compétents?», s'interroge un automobiliste au boulevard Al Massira.
Suite à cette interdiction abusive et illégale, les petits taxis sont obligés de s'arrêter en deuxième position pour débarquer les citoyens, provoquant ainsi de grands embouteillages même si la circulation n'est autorisée au boulevard, pourtant très étroit, que dans un seul sens .
«On comprend mal la relation entre les services compétents et une catégorie de commerçants au boulevard Al Massira... Ces derniers, outre cette pratique anarchique, avaient empêché le réaménagement du boulevard en pavé pour des raisons, certes inadmissibles, mais qui ont cependant obligé le conseil municipal à ne pas toucher à l'état actuel du passage. Dans le cas contraire, on aurait évité pareils problèmes, les commerces auraient gagné en respect et les citoyens seraient plus tranquilles pendant leur shopping», a regretté un commerçant favorable au réaménagement du boulevard.
Mais, le boulevard Al Massira ne fait pas exception à ce sujet. Ainsi, hôtels, restaurants et particuliers font de même en imposant cette interdiction en peignant le trottoir en rouge devant leurs locaux.
«Seuls les services municipaux ont le droit de marquer pareilles interdictions. Toute personne morale ou physique disposant d'une autorisation dans ce sens devrait en afficher les références pour en aviser les citoyens», nous a déclaré un édile de la ville.
Source : Abdelali Khallad, Libération